Réussir ses études

travailler + efficacement

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Introduction

Réveillez-vous !

Le cours

Avant le cours, la préparation

Pendant le cours, une écoute active

Après le cours :  repasser ses leçons

Les exercices et les problèmes

Exercices : la manière d'en profiter au maximum

Misez sur la qualité plutôt que sur la quantité

Gagnez en rapidité

Emploi du temps : gage de régularité et de rapidité

Concentration

Conclusion

Comment aborder les épreuves d'examens ou de concours

Les révisions

La veille du jour J

Le jour J

Le stress

Conseils pour aborder et rédiger les interrogations, les devoirs :

Maths :

Physique

 

Introduction

J'ai fait l'école navale après les classes de mathématiques supérieures et mathématiques spéciales. J'ai été officier de marine pendant quatre ans avant de devenir professeur de physique appliquée le premier octobre 1988. J'ai toujours été préoccupé par l'efficacité de l'enseignement. Lycéen puis étudiant, j'ai vu certains de mes camarades passer beaucoup de temps à « travailler » pour de bien piètres résultats. J'ai souvent constaté que beaucoup d'élèves ne savent pas travailler efficacement. Durant l'année scolaire, ils s'imaginent qu'il suffit de ne travailler que la veille des interrogations écrites. Cette manière de faire peut éventuellement permettre de passer en classe supérieure, mais ne permet aucunement d'assimiler les connaissances en profondeur. Or pour que la scolarité permette de réussir aux examens et aux éventuels concours, il est nécessaire que l’élève s'imprègne en profondeur de tous les savoir-faire, de toutes les connaissances nécessaires qui lui sont dispensées. Travailler juste la veille des interrogations ne permet pas, ni de retenir sur le long terme, ni d'assimiler. Afin que la scolarité soit la plus profitable et la plus bénéfique possible, il est nécessaire de travailler avec méthode. La réussite dans les études est autant affaire d'intelligence que d'organisation, d'efficacité.

Les pages qui suivent sont le produit de plus de trente ans de réflexion dans le domaine de l’efficacité scolaire. Les conseils que je donne permettent de devenir efficace dans son travail. En fait, il s'agit plus de « gros bon sens » que de recettes miracles qui n'existent pas de toute façon !

Il faut avoir conscience que l'intelligence, ici l'aptitude à résoudre des problèmes en mathématiques, physique ou ingénierie, n'est ni innée, ni figée, elle se construit chaque jour. Dans ce domaine, le travail et la persévérance payent ! Pour tirer le plus grand profit possible d'une année d'études, quelle qu'elle soit, un démarrage immédiat est indispensable. Les professeurs qui vous dispensent les cours sont là pour vous aider, mais vous devez accepter de travailler et de vous investir considérablement. S'approprier le savoir nécessite d'être actif, terriblement actif.


Réveillez-vous !

Vous ne devez pas vous contenter d'assister passivement aux cours ! De trop nombreux élèves ne sont guère réveillés le matin à 8h00 ! Pour assimiler les cours, il faut bien évidemment être frais et dispo. Tout d'abord, il faut prendre le temps de déjeuner convenablement.

Si vous avez vraiment du mal à vous réveiller, un peu de musique ne saurait nuire. Pour débuter sur une note humoristique,  voici une petite compilation qui devrait vous aider à aborder la journée du bon pied : vous pouvez commencer en douceur par "Ice cream man" de Van Halen (album Van Halen I 1978), ensuite "666 the number of the beast" d'Iron Maiden (album The Number of the Beast 1982), vous pourrez goûter "Black dog" de Led Zeppelin (album Led Zeppelin IV 1971) puis "Space Trucking" de Deep purple (album Machine Head 1972). Si vous avez toujours du mal à émerger, écoutez "Sheer Heart Attack" de Queen (album News of the World 1977) et enfin "Ace of Spades" de Motörhead (album Ace of Spades 1980).

Il existe aussi de très bons morceaux de musique classique pour se mettre en train le matin.

Après ces douces mélodies, si vous n'êtes toujours pas réveillé, n'insistez pas, retournez vous coucher !

Le cours

Il est primordial de bien connaître son cours. Cela veut dire connaître les théorèmes par cœur, les formules (trigonométriques, de la machine à courant continu, par exemple), mais aussi avoir compris son cours. En mathématiques, il s'agit de savoir refaire les démonstrations des théorèmes importants. En physique, comme en mathématiques, il faut posséder la méthode de résolution des exercices types. En maths, si l'on veut acquérir une certaine créativité, avant de recracher une démonstration, il faut se demander comment on aurait pu la trouver tout seul, s'il n'était pas possible d'en inventer une différente. Si on a un peu de temps devant soi, ce n'est certainement pas du temps de perdu.

Pour posséder son cours, il est capital de respecter les trois étapes qui suivent :

Avant le cours : la préparation

Il est absolument indispensable de relire le/les cours précédents afin d'arriver au cours « n » en possédant complètement les cours « n-1, n-2, etc. ». Comment comprendre les nouveaux chapitres abordés par le professeur si vous ne connaissez pas les résultats (théorèmes, formules) vus précédemment ? Comment serez-vous efficace en séance de travaux dirigés si vous ne connaissez pas les formules, les méthodes de résolution des exercices types ? Arriver en cours sans connaître ce qui a été étudié avant est tout simplement un énorme gaspillage de temps. Il faut « repasser son cours » et s'astreindre à résoudre des exercices, des problèmes pour bien assimiler le cours avant le prochain.

Avant le cours, il est intéressant de s'ouvrir l'appétit en étudiant, en défrichant le sujet du prochain cours.

Pendant le cours : une écoute active

Afin de ne pas perdre un temps précieux, il faut écouter attentivement le professeur, se concentrer sur ses propos, suivre ses raisonnements, ses explications. Il faut pratiquer l'écoute active : comprendre et anticiper la suite du cours.

Il faut que vous évacuiez les zones d'ombre, tout ce que vous ne comprenez pas bien. Et pour cela, il ne faut pas hésiter à poser des questions. Il n'y a pas de questions idiotes, il n'y a que des idiots qui n'osent pas poser de question.

Il faut faire les exercices proposés en cours, et ce, de manière active. Pour cela, il faut toujours avoir du brouillon à portée de la main. Ne vous contentez pas de regarder passivement le professeur vous présenter la solution. Il faut que vous cherchiez.

Il ne faut pas prendre trop de notes, les livres ou les polycopiés contiennent tout le nécessaire. Il ne faut pas se laisser déborder. Il ne faut pas vouloir noter tellement de choses que l'on ne fait plus qu'écrire de manière passive sans comprendre, sans avoir le temps de poser des questions. Il ne faut surtout pas « s'endormir au stylo » comme on s'endort au volant d'une automobile.

Je me souviens avoir beaucoup trop écrit lorsque j'étais en prépa, les professeurs dictaient leurs cours. Je ne voulais pas en perdre une miette et j'écrivais, j'écrivais... Je décrochais rapidement de leur raisonnement pour passer en « copie automatique » et laisser mes pensées vagabonder. Après les cours, tout était à reprendre, quel gâchis ! J'avais un copain qui, lui, n'écrivait rien. Il suivait le raisonnement du professeur avec une concentration extrême, il pouvait poser des questions puisqu'il avait le temps de suivre les pensées du professeur. Le soir, il consultait rapidement un manuel afin d'approfondir tel ou tel point du cours puis il se mettait aux exercices pendant que nous tentions de comprendre nos notes de la journée. Déroutés par son comportement en cours, les professeurs l'ont averti qu'il n'avait pas une bonne méthode de travail et qu'il allait sûrement « se planter ». Après les premiers devoirs surveillés de maths et de physique où il a surclassé tout le monde, ils n'ont plus fait aucun commentaire. Il a intégré l'École des Mines de Paris en 3/2...

À l'École Navale, on nous distribuait le cours sous forme de polycopiés. Dès lors, je n'ai quasiment plus pris aucune note et mon rendement a effectué un bond fabuleux.

Après le cours :  repasser ses leçons

Il faut travailler le cours le soir même, le relire, l'apprendre. Ces opérations transfèrent les informations au subconscient qui peut alors commencer son travail de digestion et de maturation des connaissances. Il ne faut jamais oublier que la mémoire est basée sur un fonctionnement biologique dont la répétition est le mécanisme fondamental.
Pour que la mémorisation soit « durable », il faut « repasser ses leçons » :

Repasser vos leçons [1]

Repasser ses leçons consiste à contrôler systématiquement, sans s'aider de notes et sans aide extérieure, ce que l'on vient d'apprendre (exercices et cours).

Il y a 3 types de « repassage » possibles :

1.                 Mentalement : quand vous le pouvez (par exemple dans les transports en commun, en attendant à la caisse d'un magasin, '), essayez de vous rappeler mentalement, et sans vous aider de vos notes, le cours et les exercices vus en classe.

2.                 Par écrit : après avoir relu votre cour ou résolu un problème, essayez de retrouver par écrit les principaux paragraphes, démonstrations ou résolutions sans vous aider d'aucuns support.

3.                 Par oral : expliquer à des amis la leçon que vous venez d'apprendre ou l'exercice que vous venez de résoudre constitue un excellent « retour en arrière ». Il n'y a pas de meilleure manière de comprendre un sujet que de l'expliquer, de l'enseigner. Alors, n'hésitez pas à aider les collègues !

Choisissez le type de « repassage » qui vous convient le mieux et faites-en le plus régulièrement possible (après chaque cours et chaque série d'exercices). Pour être efficace, il faut revoir le cours sans l'aide de ses notes. Ce dernier point est très important, c'est ainsi que constituer des fiches de résumés de cours à partir de ses cahiers ouverts n'est pas très efficace.

Maîtriser son cours est une condition nécessaire (hélas non suffisante) il faut, en plus, savoir résoudre un certain nombre d'exercices et de problèmes) pour progresser, quelque soit le domaine, et quel que soit votre niveau. Vous devrez donc vous attacher à une parfaite maîtrise du cours et des exercices de base, même si ceux-ci vous semblent faciles. Encore une fois, la connaissance du cours, son assimilation est la clé de la réussite. Comment résoudre des exercices et des problèmes sans connaître les théorèmes de base et leur signification, comment bâtir une démonstration sans avoir étudié et compris celles du cours de maths...

[1] repasser signifie revoir son cours, j'aime bien le côté désuet du terme « repassage ». On pourrait employer le terme plus à la mode de « feed-back » qui est un terme issu de la théorie des asservissements et que l'on peut traduire par retour en arrière et vérification ou encore dans le domaine militaire : débriefing après une mission.

Revoyez votre cours par couches successives

Pour apprendre un gros volume de cours, rien n'est plus inefficace que l'attaquer de front, de manière linéaire. La bonne manière consiste à revoir son cours par couches successives.

1e couche : d'abord, vous survolez l'ensemble du cours en ne retenant que la structure, le plan (étape devant durer 5 minutes environ).

2e couche : dans l'étape suivante (deuxième couche, d'une durée d'environ 10 à 15 minutes), on reprend son cours depuis le début en retenant cette fois également les théorèmes, les définitions et les résultats importants. Après cette deuxième couche, on a déjà une idée claire de la structure de l'ensemble du cours.

3e couche : on reprend son cours du début pour, cette fois-ci, l'étudier en profondeur en apprenant le détail des démonstrations. Il faut saisir le « truc » des définitions, des exercices types pour être capable de les refaire seul.

De même, avant d'aborder un problème volumineux (tel qu'un contrôle écrit, un problème d'examen ou de concours), vous devez lire le sujet dans son intégralité avant de l'attaquer.
 

Après avoir revu le cours, contrôlez la connaissance que vous avez de votre cours

Pour que la mémorisation soit durable, il faut, comme nous venons de le dire, « repasser ses leçons ».

Mais il faut être terriblement actif lorsque l'on revoit son cours. Plutôt que de chercher à mémoriser passivement le circuit de lancement à l'air comprimé d'un gros diesel de propulsion, pour prendre un exemple des études de mécanique effectuées à l'école supérieure maritime, pourquoi ne pas essayer de le réinventer puis de comparer votre solution à la solution du cours. Au lieu d'essayer de retenir telle ou telle démonstration en maths, pourquoi ne pas essayer de la retrouver différemment, d'en inventer une autre.

Les exercices et les problèmes

Pour s'approprier un cours de mathématiques, de physique, il ne suffit pas de lire un livre, d'écouter en cours, il faut être très actif : essayer de refaire des démonstrations en maths, faire des exercices, des problèmes.

Exercices : la manière d'en profiter au maximum

On apprend les maths et la physique en faisant des exercices, en apprenant à calculer sans l'aide de l'ordinateur, en se posant des questions et en ne lâchant pas prise facilement devant la difficulté. Cela développe des qualités comme la patience, la ténacité, la persévérance, le courage. Seule la confrontation réelle à la difficulté vous fera progresser. Les concepts nouveaux que vous devez appréhender s'acquièrent par un long processus de distillation dans l'alambic du subconscient. Faire des exercices et des problèmes est essentiel pour que ce processus arrive à son terme.

Mais, lorsque vous entamez un exercice, un problème, il ne faut pas vous précipiter sur la solution. Il faut que vous sachiez « sécher » avant de jeter le moindre regard sur la solution. Pour bien comprendre ce que cela signifie, vous pouvez visionner une vidéo extraite de « paroles de chercheurs » (http://www.arte.tv/fr/connaissance-decouverte/science/Paroles-de-chercheur/1135344.html) du site d'Arte où le mathématicien Alain Connes (médaille Fields 1982) explique le processus mental qui conduit à la résolution d'un problème. Il explique notamment que sécher c'est comme percer un trou avec une perceuse électrique dans un mur dont on ne connait pas l'épaisseur. Pendant que l'on sèche, on ne fait pas rien, on progresse à l'image du foret de la perceuse qui avance. Il faut savoir persévérer jusqu'au moment où le foret débouche de l'autre côté du mur...

Encore une fois, bien que cela puisse être tentant, nous vous rappelons qu'il est parfaitement inutile de lire la correction d'une question que l'on n'a pas cherché à résoudre auparavant ! Si la solution vous échappe, si le temps vous manque, après un certain temps de « séchage », consultez la solution. Plus vous aurez « séché », plus vous la lirez rapidement et plus vous vous direz « mais c'est bien sûr, comment ai-je pu passer à côté ». Vous en retirerez tout de même la « substantifique moelle ». Si vous consultez tout de suite les solutions après avoir lu l'énoncé, vous perdez purement et simplement votre temps.

Lorsque vous aurez fait un ou des exercices, revenez dessus, disséquez-les, analysez-les à fond. Lorsque vous aurez consulté la solution, au cas où vous ne seriez arrivé à rien, demandez-vous comment vous auriez dû procéder pour la trouver tout seul. Essayez d'imaginer comment on pourrait inventer une suite à l'exercice (si c'est possible), comment on pourrait le compliquer. C'est très formateur.

Misez sur la qualité plutôt que sur la quantité

Privilégiez la qualité sur la quantité. Il est inutile de vouloir faire absolument tous les exercices d'un gros recueil de problèmes. En général vous n'en aurez pas le temps, sauf si vous vous contentez de les survoler. Il vaut mieux en faire un petit nombre qui couvrent bien tout le chapitre étudié et sur lequel vous aurez éventuellement bien séché, plutôt que de viser l'exhaustivité.

Pour être réellement utile, votre travail doit se diviser en deux étapes principales :

— dans un premier temps, afin d'éprouver vos connaissances et votre réflexion, vous devez essayer de résoudre l'exercice ou le problème dans son intégralité, question par question, sans faire appel à la correction et en vous imposant une limite de temps. En cas de difficulté, il faudra vous reporter d'abord à votre cour (pour vérifier qu'il est bien assimilé);
 

 dans un second temps, il vous faudra reprendre le sujet en confrontant votre copie et la correction proposée afin de vérifier vos réponses et de comprendre les questions non, ou mal, traitées.

Une tendance très répandue consiste à abattre les exercices à la chaîne, mais superficiellement, en espérant que le jour du contrôle, on aura déjà vu ce type de problème et que l'on saura s'en souvenir. Cette méthode ne fonctionne pas, car la seule manière de se souvenir d'un exercice de mathématiques ou de physique c'est de l'avoir parfaitement compris et assimilé. C'est ainsi que les connexions mentales qui permettent de résoudre un exercice se mettent en place dans le cerveau.

À la fin d'un problème, il faut prendre 5 à 10 minutes pour essayer de trouver un moyen de le généraliser ou de le compliquer (c'est ce que font souvent les professeurs pour concevoir leurs contrôles écrits).

Prenez également l'habitude, après chaque exercice, de faire un « retour en arrière » en faisant ressortir la démarche générale et en tissant des liens avec le cours. Bref, il ne faut pas vous contenter de résoudre l'exercice, mais il vous faut lui apporter de la valeur ajoutée et vous interroger sur son contenu.

Gagnez en rapidité

Prenez l'habitude, en travaillant chez vous, de vous concentrer sur une seule chose à la fois.

Essayez de contenir tout votre travail à la maison dans une plage horaire serrée. Engagez-vous, par exemple, à travailler chez vous tous les jours à l'intérieur d'un emploi du temps que vous vous fixez, et efforcez-vous de ne jamais déborder (quelle que soit votre charge de travail). L'étroitesse de la plage horaire vous obligera à devenir efficace, à vous « arracher les tripes » et à ne pas vous endormir.

Lors de la résolution de problème, travaillez chez vous dans les mêmes conditions que lors d'un devoir surveillé. Si les seuls moments où vous vous pressez sont les contrôles écrits, vous ne deviendrez jamais rapide.


Emploi du temps : gage de régularité et de rapidité

Élaborez un emploi du temps rigoureux définissant vos plages de travail pour telle et telle matière. Apportez des modifications s'il s'avère qu'il ne vous est pas possible de le suivre. Mais, une fois établi, tenez-vous à votre emploi du temps. Vous obtiendrez ainsi la régularité, gage de réussite.

Même s'il est parfois tentant de consacrer une soirée à réviser l'interrogation du lendemain, il ne sert à rien de passer une nuit blanche pour réviser une interrogation si vous devez être exténué jusqu'à la fin de la semaine et oublier la moitié des connaissances péniblement ingurgitées.

En travaillant de façon régulière, vous apprendrez à avoir une vision à long terme, à assimiler durablement les connaissances donc à gagner du temps et à vous épargner la fatigue et le stress du travail par à-coups. Encore une fois, il faut vous fixer un planning de travail hebdomadaire. Celui-ci devra être réaliste (sans quoi il serait trop facile de ne pas s'y tenir !) et devra donc comporter des temps de respiration (sport, sorties culturelles, soirées cinéma, etc.).

Il faut limiter autant que possible les parasitages et les pertes de temps : cessez donc de vous donner bonne conscience en restant 2 heures devant votre cahier à ne lire que 3 lignes parce que vous avez autre chose en tête que le cours que vous voulez revoir ! Vous ne ferez rien de bon, ni travail, ni détente. Arrêtez-vous 1/2 heure pour aller vous balader. Vous vous remettrez plus efficacement à votre travail par la suite.

Selon les individus, suivre un emploi du temps à la lettre peut s'avérer extrêmement difficile et contraignant. Il faut s'y astreindre, une fois les habitudes prises, les choses deviennent plus faciles. Encore une fois, la régularité dans le travail scolaire est une des clés de la réussite.

Concentration

Que ce soit lors de l'étude et de l'apprentissage du cours ou lors de la résolution des exercices et des problèmes, lorsque vous travaillez, il faut que vous soyez concentré.

Ce n'est pas en travaillant 20 heures par jour et en faisant des myriades d'exercices que vous obtiendrez de bons résultats si vous rêvassez à toute autre chose pendant que vous « travaillez ». Il faut que vous soyez méthodique, c'est une des clés de l'efficacité :

détendez-vous à fond sans scrupules, sans penser au prochain devoir surveillé, cela sera d'autant plus possible que vous aurez travaillé très intensément ;
 

travaillez à fond sans penser aux copains qui vous attendaient ce soir, à votre prochaine sortie cinéma; c'est d'autant plus possible que lorsque vous vous détendez, c'est « à fond », vous êtes donc bien reposé pour bosser !

Ne vous rassurez pas en travaillant entouré de copains qui parlent d'autre chose, en écoutant une radio qui braille, etc. Évitez au maximum d'écouter de la musique quand vous étudiez des matières qui demandent de retenir une grande quantité de connaissances ou des matières qui vous posent problème. C'est « sympa » mais ça nuit beaucoup au rendement ! De la même manière, il vous faudra bannir de votre lieu de travail tout ce qui peut vous distraire : la télévision, l'ordinateur (ses jeux si tentants, les messageries qui vous sollicitent, etc.), le téléphone portable (qui doit être éteint et posé très loin de vous; il n'y a qu'une chose urgente : votre travail). Bref, pour ne pas succomber à la tentation : supprimez purement et simplement toutes les sources de dérangement possible.

La concentration peut vous amener à vivre des expériences déconcertantes. En prépa, il m'est arrivé 4 ou 5 fois l'expérience suivante. Après avoir réfléchi très intensément toute une soirée à un DM de maths sans avoir avancé, la solution m'est apparue en rêve de manière très nette. J'ai eu une expérience encore plus déroutante durant une colle de maths. Je me rappelle assez bien du sujet, un exercice assez difficile sur les matrices. Je séchais laborieusement, je m'étais vraiment isolé dans ma bulle quand tout à coup j'ai eu un « flash », une vision de la solution qui a littéralement envahi ma tête. J'ai été tellement déconcerté par la soudaineté et la violence de la vision que j'ai refusé d'y croire. Pourtant, lorsque le colleur m'a donné la solution, c'était bien ce qui avait jailli dans mon cerveau. Je n'ai eu qu'une seule fulgurante intuition de cette espèce. J'aurais peut-être dû chercher à les cultiver, mais j'avoue avoir eu un peu peur de ce genre de phénomène.

Conclusion

Nous venons de voir qu'il n'est pas forcément nécessaire de travailler tout le temps. Il faut travailler avec un rendement maximum, travailler efficacement. Dès lors, un temps de travail raisonnable vous permettra d'obtenir de bons résultats et de continuer à avoir non seulement des loisirs, mais aussi un temps de sommeil suffisant. La durée de sommeil nécessaire dépend des individus, mais elle ne devrait jamais être inférieure à 5 heures. Je me suis toujours astreint à des nuits de sommeil de 8 heures (surtout en prépa où j'y veillais particulièrement). Pour moi, c'est la durée minimale pour être « opérationnel », c'est-à-dire pouvoir être actif en cours et lors des séances de travail personnel. Si vous avez besoin de moins, c'est une chance, mais ne tirez pas sur la corde, elle est fragile...

Le temps de travail quotidien dépend lui aussi de chaque individu, de la classe dans laquelle vous êtes. Néanmoins, il me semble qu'une heure de travail par heure de cours constitue un minimum en dessous duquel vous aurez tôt ou tard des mauvaises surprises (chapitre non ou mal assimilé, difficulté à savoir calculer correctement, etc.). Vous devez caser des heures de travail le samedi et le dimanche. Vous faites des études pour atteindre un objectif précis. Si l'on emploie une analogie sportive, vous êtes dans la catégorie des « professionnels » plutôt que dans celle des « amateurs ». Lorsque vous voyez des sportifs consacrer plusieurs heures par jour à un entraînement intensif, vous n'êtes pas étonné. Il vous paraît naturel qu'il faille en passer par là pour « exploser un chrono », « jouer en première division » ou que sais-je encore. Il en est de même pour vous : entraînez-vous régulièrement et intensément et la réussite sera là. Les notes sont une chose, mais visez aussi l'assimilation des connaissances, le développement de l'intelligence qui vous permettra d'être performant dans votre vie professionnelle.

Si vous voulez vraiment obtenir de bonnes, d'excellentes performances, cela implique que vous devez avoir une bonne hygiène de vie. Pas forcément aussi poussée que celle des sportifs de haut niveau, mais tout de même, il faut y faire attention. Ainsi, surveillez votre alimentation. Par exemple, évitez le « steak-frites » le midi, cela induit une somnolence l'après-midi, préférez des haricots verts pour accompagner votre viande. Préservez votre capital sommeil en ne sortant pas trop et pas trop tard... 

 

Comment aborder les épreuves d'examens ou de concours

Les révisions

Un examen ou un concours se prépare de longue date. Lorsque vous arrivez à trois semaines avant l'échéance, vous devez avoir accompli l'essentiel du travail et ne plus avoir qu'à réviser. Les révisions doivent permettre de se rafraîchir la mémoire. Elles doivent être planifiées selon un rythme régulier en alternant les diverses matières; 4 heures de travail le matin et autant l'après-midi, n'hésitez pas à faire des pauses en milieu de matinée et d'après midi. Il vous faut revoir le plan détaillé des cours, les définitions, les théorèmes et les exercices types. Les fiches de cours que vous aurez rédigées ou que l'on trouve dans certains manuels scolaires sont idéales pour cela.

Au moins trois jours avant les épreuves, ne faites plus rien. « Bullez », faites la grâce matinée, la sieste, allez au cinéma, écoutez vos morceaux de musique préférés. Détendez-vous à fond et reposez-vous.

La veille du jour J

Vérifiez que vous avez préparé vos affaires scolaires (stylos de secours, compas, règle, etc.) ainsi que votre convocation et votre carte d'identité. Si le lieu d'épreuve ne vous est pas familier, vous aurez fait une reconnaissance quelques jours avant afin de mesurer le temps de trajet, les éventuelles difficultés (correspondances de transport en commun). Couchez-vous selon votre heure habituelle (assez tôt) et vérifiez bien votre (vos) réveil(s).

Le jour J

Voici le jour tant attendu et tant redouté, celui de la compétition, comme chez les sportifs de haut niveau. Afin d'éviter tout accroc, toute défaillance, levez-vous assez tôt. Prenez une bonne douche et un bon petit déjeuner avec un menu habituel et pas le casse-croûte de déménageur que vous ne digérerez pas, si ce n'est pas là votre habitude. Revérifiez rapidement et une dernière fois vos affaires. Prévoyez une petite bouteille d'eau et quelques barres de friandises afin d'éviter les fringales (même les intellectuels peuvent en être victimes !).

Prévoyez d'arriver sur les lieux des épreuves en avance (un quart d'heure, vingt minutes). Cette marge de sécurité vous tranquillisera et puis on ne sait jamais (pneu crevé, car pris dans un embouteillage). Arrivé en avance, marchez tranquillement pour vous détendre, soyez motivé et déterminé : vous avez bien travaillé toute l'année, vous saurez donc répondre à toutes les questions

Le stress

Une bonne préparation psychologique vous évitera de paniquer le jour J. Il faut régulièrement vous imaginer, vous visualiser en train de passer vos épreuves en étant calme, concentré, en train de donner le meilleur de vous même en toute sérénité. Plus vous vous mettrez mentalement en situation, vous imaginant détendu, mais déterminé et concentré, plus vous le serez le jour J.

Néanmoins, le jour des épreuves, la tension nerveuse liée à l'importance de l'enjeu peut vous faire perdre vos moyens. Une excellente méthode pour retrouver votre calme consiste à inspirer une grosse goulée d'air, à la conserver dans les poumons le temps de compter lentement jusqu'à 3 ou 4, puis d'expirer très, très lentement par le nez ou la bouche. Recommencez deux, trois ou quatre fois, votre c'ur battra plus lentement, vous vous sentirez plus maître de vous, plus tranquille, prêt à reprendre les choses en main. Au moindre signe d'affolement, mettez en pratique ce petit exercice, restez maître de la situation.

Conseils pour aborder et rédiger les interrogations, les devoirs :

Maths :

Prenez soin de bien lire le sujet, tout le sujet. D'une part, il faut repérer ce que vous savez faire de ce qui vous paraît plus difficile. D'autre part, il faut étudier la trame, la progression de chaque exercice afin, par exemple, de repérer les questions qui donnent un élément de réponse d'une question précédente. Soulignez dans chaque exercice et dans le problème les données importantes et distinguez les questions qui semblent à priori vous inspirer. Prévoyez plusieurs copies doubles (fournies lors des épreuves) : une pour chaque exercice afin d'éviter d'emmêler les réponses aux différents exercices ce qui compliquerait la tâche du correcteur... Traitez immédiatement ce qui vous paraît facile. Il faut aller à la chasse au point !

Certaines questions nécessitent une recherche plus approfondie : il est exclu d'en faire une rédaction détaillée au brouillon. Si vous n'avez pas traité une question, ne vous obstinez pas : vous risquez de perdre votre sang-froid et de commettre ensuite des erreurs dans des questions simples. Laissez un espace et continuez en supposant le résultat acquis. N'oubliez pas que les questions ne sont pas indépendantes.

Rédigez correctement, avec les explications appropriées, sans discours inutile. Encadrez vos réponses, vous facilitez le travail du correcteur qui vous en saura gré. Toute question dont l'énoncé commence par « en déduire' » doit avoir pour solution une déduction de ce qui vient d'être traité, toute autre méthode ne sera pas considérée comme valable. Sachez vous arrêter lorsque les calculs deviennent trop importants. Vérifiez que vos résultats sont vraisemblables : une probabilité est un réel compris entre 0 et 1, une aire est un nombre positif, le module d'un nombre complexe est positif, un vecteur ne peut être égal à son affixe'

Il ne suffit pas de dire qu'une fonction est dérivable pour que cela constitue une preuve. Une calculatrice, même graphique, aide, mais ne remplace en rien une rédaction et la justification des résultats. Un raisonnement ne peut s'appuyer sur la phrase « la calculatrice donne... » ou bien « on lit... ». Les épreuves comportent la mention :« l'attention des candidats est attirée sur le fait que la qualité de la rédaction, la clarté et la précision des raisonnements entrent pour une part importante dans l'appréciation des copies ».

Physique

Munissez-vous de votre calculatrice (+ piles de rechange) ainsi que du matériel de dessin (règle, compas, etc.). Prenez le soin de bien lire le sujet intégralement. Il faut d'une part repérer ce que vous savez faire de ce qui vous paraît plus difficile. D'autre part, il faut étudier la trame, la progression de chaque exercice afin, par exemple, de repérer les questions qui donnent un élément de réponse d'une question précédente.

Ne recopiez ni l'énoncé ni les questions. Traitez immédiatement ce qui vous paraît facile. Il faut aller à la chasse au point ! Utilisez la numérotation de l'énoncé et écrivez lisiblement. Faites aussi souvent que possible des schémas soignés (un dessin vaut plus de mille mots !) qui vous faciliteront la résolution des exercices et vous éviteront des paragraphes d'explications. Utilisez des couleurs. Utilisez les notations de l'énoncé et précisez celles que vous employez si elles ne sont pas imposées par le texte.

Rédigez votre réponse sans faire une paraphrase de l'énoncé, en détaillant votre raisonnement. Il faut mener les calculs littéralement, puis, avant d'effectuer l'application numérique, remplacer toutes les lettres de la formule littérale par les nombres correspondants. Il arrive que le résultat soit faux alors que les nombres du calcul posé sont justes. Si vous faites apparaître le calcul et pas seulement le résultat, le correcteur sera peut-être magnanime.

Encadrez l'expression littérale finale et soulignez le résultat numérique. Évitez les calculs intermédiaires s'ils ne sont pas nécessaires et, le cas échéant, utilisez une valeur non arrondie conservée dans votre calculatrice pour faire le calcul suivant. Arrondissez vos résultats en conservant autant de chiffres significatifs que la donnée la moins précise.

Ayez l'esprit critique, et interrogez-vous toujours sur la vraisemblance de vos résultats numériques. Faites attention aux unités : vérifiez la dimension physique du résultat de la formule littérale, et n'oubliez pas de toujours bien préciser l'unité d'un résultat (quand il en a une). Enfin, n'hésitez pas à mettre en avant vos connaissances personnelles et votre sens du concret. Consacrez une copie à chacun des exercices.

Si vous êtes pris par le temps, mais que vous savez répondre à des questions non encore rédigées alors aux grands maux les grands remèdes : utilisez le style télégraphique pour avoir le temps de répondre. Même si on ne vous accorde pas tous les points, vous en gagnerez plus qu'en ne traitant pas la/les questions.